Les nationalistes à l’assaut de l’Europe

Les nationalistes à l’assaut de l’Europe

Depuis plusieurs années, les forces nationalistes, d’extrême droite et populistes connaissent un essor important dans nombre d’États du continent, et cela se traduit de plus en plus fortement dans les urnes. Lors des pro- chaines élections européennes, obtiendront-elles la majorité au Parlement européen ? Cette évolution ne doit rien au hasard. Elle s’enracine dans les diverses réalités nationales – historiques, économiques, sociales, politiques, culturelles… Mais elle présente aussi beaucoup de points communs. Il s’agit d’abord d’une réaction à la mondialisation néo-libérale et à ses ravages, dans un contexte d’absence d’alternative véritable. Ce rejet se traduit par une opposition à toute forme de supranationalité à laquelle on oppose un repli sur l’État-nation, qui va de pair avec nationalisme, protectionnisme, xénophobie et même racisme. La critique des élites rime avec l’apologie d’un peuple abstrait. La dénonciation de la démocratie débouche souvent sur le culte du chef. À force de répéter que « nous ne sommes pas dans les années 1930 », on risquerait de sous-estimer le danger représenté par une victoire des nationalistes. Il en va de l’avenir de chaque État concerné, qu’il s’agisse du risque de faillite économique et sociale, des atteintes aux libertés, du refus de l’immigration ou de la régression sociétale. Mais il en va aussi de l’avenir de l’Union européenne. Si la construction de l’Europe mérite d’être transformée en profondeur, afin de répondre aux besoins des citoyens et non des grandes multinationales, sa destruction constituerait une catastrophe pour un continent si longtemps en guerre.